Œuvres diverses en prose
Photographie de Jean Dornac
Roman

"J'ai fait l'amour sans amour, comme on boit un verre d'eau pour étancher la soif, comme on fredonne un air à la mode, aussitôt oublié » Ainsi parle Dérac, célèbre écrivain, à qui tout apparemment réussit.
Pourtant, quel terrible secret se cache-t-il sous le rire de cet homme ? Pourquoi un pli douloureux vient-il si souvent ombrer son regard ?
Ces questions taraudent deux amies d'enfance : Hermine, enfant d’un curieux divorce, est violente, secrète ; Crécy, voluptueuse parfois arrogante, est fascinée par le serpent aux odeurs de soufre...
La première veut se venger du bel amateur de femmes en faisant pacte avec la seconde. Mais tant de secrets voilent ses origines...
Toutes deux sont exposées aux soubresauts d’un même désir. Elles vont, peu à peu, décrocher les masques pour s’approcher d’une improbable vérité.
Érotisme feutré d’un roman qui explore les recoins dévastateurs de la passion, la limite du pardon, les mécanismes de la jalousie mais aussi des liens qui ne se disent pas."
Suite dans la rubrique "Extraits"
Note de lecture concernant ce livre en page "Articles"
Proses poétiques
Vient de paraître (mars 2020) aux éd. LGR, Paris ( https://editions-lgr.fr/hardouin-nicole/ ) :
Lilith, l'amour d'une maudite
proses poétiques de Nicole Hardouin, préface d'Alain Duault, couverture par Colette Klein,
éditions Librairie-Galerie Racine, Paris,
2020, 82 p., ISBN : 978-2-243-04536-9
S'approprier une légende aux racines des civilisations, triturer le mythe comme le faisaient nos classiques, se mettre dans la peau du personnage à la première personne, voici tout un programme que Nicole Hardouin n'hésite pas à risquer avec sa plume de feu.
Lilith prend déjà source dans le récit sumérien de Gilgamesh au IIIe millénaire av. J.-C., réapparaît, nous disent les savants (ceux qui savent...), à l'époque assyrienne et babylonienne puis dans la Bible hébraïque, dans la littérature kabbalistique et dans la mythologie grecque. Récurrences fortes, jungiennes peut-être, voire existentielles. Comme si l'humanité ne pouvait s'affranchir de ses démons, comme si toute galaxie ne pouvait scintiller sans la tentation de son trou noir.
Première "épouse" d'Adam dont elle n'est pas issue puisqu'elle provient de la même glaise, tour à tour démone, vouivre, succube, "portion diabolique de l'humanité", rebelle à l'autorité du mâle, principe nocturne inspirant les mouvements féministes post-68, Lilith renaît de ses cendres, siècle après siècle, avec une constance étonnante. Osons nous engager dans cette évocation lyrique d'une étonnante modernité.
La tentation serait de réduire ce texte à sa seule dimension érotique. Car il s'agit bien d'un combat entre Eros et Thanatos auquel l'humanité embryonnaire est confrontée. On y parle du chaos originel, de métamorphose (terme qui est d'ailleurs l'un des sous-titres de ce livre) d'une respiration primitive, de ténèbres matricielles, de mal se confrontant à tout désir, à toute vie primitive : lointaine et présente, arbre et bûcher, entre le gué du réel et du virtuel, dans la nuit du silence, je vis. On m'appelle Lilith.
Il s'agit ainsi d'une Genèse revisitée, d'une liturgie des instants premiers, d'une gestation dans la relation à autrui, d'une transaction entre le néant et la lumière, d'une extravagance entre la structure et le chaos des sentiments, d'une incandescence entre l'attachement et l'avortement spontané de relations humaines. Ainsi, contrairement à ceux qui n'y verraient essentiellement qu'une compétition entre Eve et Lilith, qu'un amour déçu et vengeur de cette dernière, je pense que l'on est avant tout en présence d'une bataille existentielle aux avant-postes de la création. Mais Adam se souviendra-t-il toujours de Lilith ? Visages nés d'une histoire qui porte encore l'aiguillon d'antiques marées, visages qui s'originent en se créant dans le souffle-soufre du temps avant qu'ils ne s'effacent et m'effacent.
Certes, Hardouin n'y va pas avec le dos de la cuillère mais son calame convoque toujours une encre hautement symbolique : faire l'amour comme les éclairs dans l'orage, comme les feuilles sous le vent, comme deux esquifs en perdition sous le regard de Méduse, comme des fantômes dans le lit d'un torrent (...) À s'en rendre fou, à s'en rendre sage, ouvrir l'espace du vivre pour une petite mort. Nuit de lave, drap de suie. Dans cet avant-temps, dans ces antiques marées, en ces heures où se cherchent des complémentarités homme-femme, erre une manière d'Amazone qui choisit, repousse, commande, détruit et façonne, qui est jalouse de la trop sage Ève et de ses engeances. Lilith, mortifère, séduit le mâle, l'autre, comme un objet et le nie dans sa procréation.
Il faut donc s'accrocher devant les sillons volcaniques de Nicole Hardouin : pas un paragraphe qui ne harcèle le lecteur, pas une plage pour faire divaguer son regard mais des ressacs en permanence. Et cette tension artistique qui vous pousse à la page suivante, cette alchimie du verbe qui vous prend à la gorge, ces jaillissements d'une maîtrise extrême... Qui aime la platitude ou le langage oral (et veule chez certains de nos contemporains) peut en contester le lyrisme tout en admettant que nulle ligne ne cède ici à la facilité. Nous sommes en présence d'une prose tout à la fois "néo-baroque" par l'abondance de ses images, de ses incidences et de ses délires mais aussi, quelque part "romaine", à savoir lapidaire : j'en veux pour preuve ces mots isolés qui concluent une invocation, ces mots cruels "En vain ", "Illusion" fermant le dialogue, l'espoir, le rêve, et qui claquent sur la rétine. Réapparaissent les pensées de l'endroit, celles qui tentent, les pensées-calice qui offrent, les pensées-réverbères, celles qui font mal. (...) L'Éden, mais après ?
Cette cosmologie comprend une préface de haute tenue signée par Alain Duault, écrivain et critique musical bien connu et par un tableau de Colette Klein, poète et artiste-peintre, œuvre qui m'évoque précisément la Genèse du temps et de l'espace.
Lilith, l'amour d'une maudite (est-ce de l'amour, est-elle vraiment maudite ?) : un recueil majeur de Nicole Hardouin, gravé dans les chairs à partir d'un thème mésopotamien mais d'une urgence très contemporaine. Avec, comme le dit la quatrième de couverture, une plume de feu et un langage de plomb en fusion.
Claude Luezior
Lilith, l'amour d’une maudite
Recension de Jean Louis BERNARD
En ce livre (complété d’une superbe peinture de Colette Klein et d’une non moins belle préface de Alain Duault), la sourcière (sorcière?) dyonisaque des mots et des eaux lustrales, accrochant sa force de vie au thyrse de la jouissance, célèbre la sauvagerie universelle des temps d’avant les codes, des temps où la conquête des sens importait davantage que la quête du sens. Nicole Hardouin blasonne la jouissance. Son héraldique ? Les mots du corps, mais aussi l’écriture même, modèle de souffle, incitation à la ferveur gourmande, l’approfondissement de la nudité des origines. Lilith a précédé Êve, revendique-t-elle. Femme suzeraine et indomptée, vouée au plaisir: Le serpent lui-même, symbole de la luxure, s’avoue vaincu devant plus forte que lui. La chair carnassière s’éblouit, fête charnelle sans frein, sans culpabilité, sans entrave.
Lilith évoque-t-elle sans trêve l’accomplissement de la chair, de peur de mourir à l’aube ? Il faut conjurer les fissures de l’existence par où peuvent fuir l’attente et le désir. Le désir, voyageur sans étoile, incessant mendiant entre le seuil et le passage. Athanor dans lequel la poète alchimiste transmue les ténèbres en liberté. Le désir, seule brisure portant l’espoir d’un possible. Et cette chair exubérante livrée au lecteur finit par être vue, par un paradoxe apparent, comme une porte à peine entrouverte sur un secret.
Alors advient la perte. Dans le sillage d’Adam s’engouffrent la procréation et les tabous à elle attachés. La jouissance partagée n’est plus de mise. Le serpent, dompté, rampe. Lilith, en fuite, traverse le miroir. Pourra-t-elle revenir ? C’est ici que s’avancent conjointement l’imaginaire et la mémoire. Parviendra-t-elle à faire jaillir les contraires (vide-surgissement, silence-cri), être à la fois devenante, revenante ou l’absence étant définitive, muer en fantasme ? Nuit de lave, nuit de suie. Les descendants d’Adam sont devenus désir inassouvi, recherche furieuse de l’avant ou tristesse sans fond. Sans guide pour leur enseigner les arcanes de la puissance pure et heureuse, ils se réfugient dans la violence et les turpitudes de la chair.
L’alchimiste rameute ses souvenirs (la perte est ce qui nous aide le mieux à nous souvenir). Y puisera-t-elle force pour revenir ? L’aveu perce : j’ai toujours voulu dominer, ce fut la cause de ma chute. Que peut-on réinventer ? La perte se lance dans une folle poursuite avec le manque et le désir (manque désir perte manque). Le désir fait du manque un infini. L’égarement-folie du début devient égarement-errance sur le chemin sans objet, le chemin qui n’existe pas (Marcheur, il n’y a pas de chemin. A Machado). Ou alors, ce chemin n’est-il que l’égarement lui-même ?
Le retour,( Éternel retour) amènera avec lui la distance qui, mêlée à la fusion primitive, pourra peut-être enfin générer la véritable rencontre, charnelle et spirituelle à la fois. L’essentiel finalement, ne serait-il pas dans l’inachevé ? Dans la clandestinité entendue comme territoire où l’être humain brise son carcan (le but) pour se réconcilier avec lui-même (le chemin) ?
Il n’y a début ni fin. Le souffle inouï de la grande prêtresse projette à notre face nos propres vapeurs méphitiques et caressantes à la fois. Peut-être les seuls initiés auront-ils le droit de venir avec elle approcher le désir et le manque en même temps, à la recherche de l’unité (des corps et des esprits) perdue.
Nous sommes parvenus aux confins. Juste au-delà, c’est l’énigme primordiale. Cette écriture chamanique et charnelle nous amène au plus prés. Danger, brûlure, mais aussi talisman pour les temps d’inclémence.
Jean Louis BERNARD
*****
Nicole Hardouin : mots dits pour une maudite
Au centre de l’échiquier des poèmes de Nicole Hardouin s'ouvre toujours la crypte de mystères. Dans ce livre ceux de Lilith et de ses prétendus péchés de chair. L'auteure n'en a cure et elle devient sa "complice" afin d'en porter la puissance du cri et des actes : clarté en deçà, obscur au-delà. Mais d’une frontière qui ne cesse de bouger. Et ce pour une raison majeure : la poétesse dé-lie son "modèle" dans un mélange de raison et d'utopie. L'égérie n'est plus seulement dans son là-bas comme l'auteure ne se contente pas de son ici même. Si bien que l’écriture s’engendre au seuil de la venue (à savoir du retour) de Lilith pour laquelle les mots de Nicole Hardouin ne sont pas de simples abris. Elle hisse la prêtresse sulfureuse au-dessus de son mutisme. A démembrer la course du grouillement des mots, se décèle le dire du ventre de l'héroïne éternelle comme se fragmente l’émeute d’intimes rassemblements.
Y-a-t-il un périmètre à l’insurrection ? Le corps est-il une éphémère installation ? Pour répondre les mots de la créatrice deviennent des plantes-grimpantes. De celles qui courbent les sortilèges avant que les chimères ne griffent l’ombre blanche du miroir. Mais toutefois la femme fatale revient mais pour mieux se "lover dans la planète de Vénus, refuge dans ses lumineux abysses." Les mots-talismans sont désormais présents pour sortir la monstresse de son "reflet brisé (qui) n'est plus que l'ombre blanche du silence" et tisser les lueurs de son apparition depuis l'univers mésopotamien. Ils deviennent aussi des calices pour un offertoire "théoriquement" interdit. Leurs sirops sulfureux percent les ombres. Et celle qui au sein du stupre et de la fornication palpitait d’étincelles qu'on croyait éteintes se rapproche de notre monde.
Fidèle à sa poétique Nicole Hardouin navigue dans les dérives des traces d’un passé dont surgissent des dentelures d'un pubis que convoitaient des sexes avides. Entre lyrisme et parfois son contraire, l'auteure rappelle que pour les femmes aussi l’amour est sensuel mais qu'elles possèdent une âme. Il est regrettable que certains hommes n’en veulent pas. Certains pour s'en tirer la cache dans la sciure d’étoiles mais c'est pourquoi, bien plus que Lilith, ils agonisent dans des lames de ténèbres. C'est comme si le chaos retournait d’où il venait au moment où la Fatale reste une force qui va. Ce qui n'a pas échappé - chacun dans leur musique - à Bataille et Quignard comme à Nicole Hardouin.
Recension de Jean-Paul Gavard-Perret
Nicole Hardouin, "Lilith, l'amour d'une maudite"
préface d'Alain Duault, couverture par Colette Klein, éditions Librairie-Galerie Racine, Paris, juin 2020, 82 p., 15 E
lien : Nicole Hardouin : mots dits pour une maudite
Sous les voûtes romanes, une novice mêle sa voix de castrat à celle de l’abbesse dans le poignant Stabat Mater. Pergolèse enflamme l’autel. Les moniales cheminent, mains dissimulées dans les amples manches de leur coule. Pour ceinture, un lien de cuir rythmant chaque pas. Toutes, nuques ployées, s'avancent vers le mystère de la Transcendance. Jusqu’où iront-elles? Suite dans la rubrique "Extraits" Note de lecture concernant ce livre en page "Articles" |
Nouvelles

Polyphème sort du minéral
Après une descente pénible, risquée, tant les pieds nus doivent assurer à chaque pas un équilibre précaire, tant les doigts s'agacent sur la roche fuyante d'eau donnant une illusoire sécurité, Maure apparaît.
Vêtue de soie transparente elle parvient au seuil du lac. Les voiles trempés dessinent un corps parfait, ils se plaquent contre son pubis, ses seins, les moulant d'ocre brillant. La rudesse et le danger de cette descente ont accéléré sa respiration. En appui sur une avancée de roche, elle tord sa longue chevelure, rejette la tête en arrière ; corps offert à l'invisible, elle reprend souffle.
Curieusement, une palpitation fait écho à la sienne, peut-être le suintement régulier de l'eau au-dessus d'elle. Pourrait-il y avoir dans ce chaos de rocs, dans cette épaisseur de nuit, dans l'énigme de l'eau, pourrait-il y avoir un autre vivant ?
Ses yeux s'accoutument à l'obscurité, prudemment elle se risque sur le sol de plus en plus glissant et s'assied, un pied effleurant la surface de l'eau, l'autre posé sur l'outre vide.
Et toujours monte vers elle un chuintement que l'on pourrait prendre pour une respiration oppressée.
Maure, attentive, écoute ; avec lenteur son regard s'infiltre dans la cavité dont la voûte se dilate, s'éclaire. L'eau bouillonne, frissonne, écume lorsque paraît ...
In : Les éclopés du rêve ; suite dans la rubrique "Extraits"
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Autres textes en prose
Viol
Toile de Gil Pottier
Silencieusement, bagages d'écume dans ses replis, la mer se retire. Lui il est arrivé aussi en silence, sans rendez-vous, il s'est faufilé dans un invisible gué. Par surprise, il l'a prise sans la séduire. La dame à la peau de jasmin fut violée, avec pour orgasme : la peur. Depuis, il se tapit au plus profond de ses fibres blasonnées de cendres et de cicatrices. Viol glacial. Le pollen gris du vivre n'a plus de terreau, il la harcèle, elle recule, il la grignote, la plonge dans des sentes opaques. De l'autre côté du miroir des mains se tendent, loin si loin. Le vent tisse ses octaves, aucune note ne peut être retenue, impossibles accords. Le soleil est derrière elle. Elle avance à reculons pour retrouver la lumière. Alors, il la retourne, elle ne voit que des ombres mouvantes, des lacs noirs et des gouffres sans fond. Attachée, comme un scaphandrier, par un mince filin, fil d'Ariane, elle descend le long des parois par paliers successifs croyant le perdre, puis épuisée, elle essaie de remonter. Elle a compté, il lui faut trois semaines pour refaire surface, délivrance ? Non, il ricane, agrippé à sa poitrine qu'il dévaste. Pendant deux ans ils se sont affrontés. Ses mains n'étaient pas celles d'un amant aux doigts d'étamines, ses étreintes mordaient dans sa chair, entailles, ébauche d'enfermement, les lignes brisées retardaient l'aurore. Noeuds de rupture cherchant, en vain un point d'ancrage. La dame ploie sa nuque de suie parmi des tournesols noirs. Dans un fatras de fils coupés, des diagonales soufrées balafrent des murmures de barques. Aux rivages de l'intemporel, la dame à la peau de jasmin caresse un souvenir à l'écorce complice. Elle y a gravé le nom de son violeur : Cancer. Nicole Hardouin Cf également : http://www.couleurs-poesies-jdornac.com/search/nicole%20hardouin/ |
Stupro
(traduction en italien)
Silenziosamente, il mare si ritira nelle pieghe col suo bagaglio di schiuma. Anche lui è arrivato in silenzio, senza appuntamento, si è intrufolato in un grumo invisibile. L’ha presa di sorpresa, senza sedurla. La donna dalla pelle di gelsomino è stata violata, con per orgasmo: la paura
Da allora, si è nascosto nel più profondo delle sue fibre decorate con ceneri e cicatrici.
Violenza glaciale.
La polvere grigia del vivere non ha più dove posarsi, lui la aggredisce, lei arretra, lui la morde, la immerge in sentieri opachi. Dall’altro lato dello specchio si tendono delle mani, molto lontano. Il vento tesse le sue ottave, nessuna nota può essere trattenuta, accordi impossibili.
Il sole è dietro di lei. Lei avanza e torna indietro per trovare la luce. Poi, lui la fa rigirare, e non vede che ombre in movimento, laghi neri e voragini senza fondo. Attaccata come un sub, da un tubicino sottile, un filo d’Arianna, discende lungo le pareti in fasi successive, credendo di perdersi, poi esausta, cerca di risalire.
Ha contato, ci vogliono tre settimane per riemergere, liberazione? No, sghignazza, aggrappandosi al suo petto che lui devasta.
Per due anni si sono scontrati. Le sue mani non erano quelle di un amante con le dita come degli stami, i suoi abbracci mordevano la carne, tagliavano, un inizio d’internato, le linee spezzate ritardavano l’alba.
Nodi di rottura cercavano, invano un punto d’ancoraggio. La donna piega la nuca di fuliggine tra girasoli neri. In un groviglio di fili tagliati, le diagonali malefiche azzuffano i mormorii delle barche. Sulle rive dell’indeterminato, la donna dalla pelle di gelsomino accarezza un ricordo dalla corteccia complice.
Lei ha inciso il nome del suo violentatore:
Cancro.
trad. : © Francesco Casuscelli